Vers des systèmes alimentaires low-tech en Loire-Atlantique

Face aux multiples perturbations au long cours en Loire-Atlantique, s’adapter en favorisant des systèmes alimentaires locaux, sobres en énergie et en technologie, indépendants du pétrole, adaptés aux changements climatiques et respectueux du vivant.

Construire la résilience alimentaire face, entre autres, à la fin du pétrole abondant et bon marché


Si, par le passé, avoir des systèmes alimentaires énergétiquement inefficaces, grâce à l’apport d’une source d’énergie exogène à profusion qu’est le Soleil, ne posait pas problème, il en va autrement des systèmes alimentaires contemporains basés sur des énergies condamnées à se tarir.

Selon Nate Hagens (2022), il est possible que nous ayons passé le pic pétrolier (tous pétroles confondus) en 2019. Michel Lepetit (2023), Arthur Berman (2023) et Gail Tverberg (2024) indiquent quant à eux que le pic historique de production de pétrole a été atteint un an plus tôt, en 2018. En parallèle, la France importe 99 % du pétrole qu’elle consomme et fait appel à des importations massives de diesel pour pallier au manque de production sur son territoire. Or, l’électrification des poids lourds à périmètre inchangé, en tant que meilleur potentiel pour la dépétrolisation des transports routiers de marchandises, n’en est qu’à ses balbutiements et pourrait bien ne pas être suffisante (effet parc, prix excessif des poids lourds électriques, contrainte à venir sur les métaux essentiels à l’électrification des véhicules, crise financière et économique mondiale attendue, etc.), et ce malgré l’urgence… Confrontés à la baisse des approvisionnements pétroliers et à une probable crise financière et économique mondiale, l’Etat français et les collectivités pourraient être amenés dans les années 2030 à opérer des arbitrages de plus en plus délicats en faveur de la production alimentaire et des approvisionnements alimentaires des métropoles. Du moins, jusqu’à ce que l’inflation et les pénuries sur les produits alimentaires ne réduisent de manière forcée la distanciation entre les bassins de production alimentaire et les lieux de consommation, convoquant de fait la nécessité d’une meilleure répartition de la population sur le territoire.

La fin annoncée du pétrole abondant et bon marché vient remettre en cause nos modes de production et de consommation alimentaires actuels, et sans doute la concentration urbaine des dernières décennies… Face aux multiples perturbations au long cours, les territoires vont devoir s’adapter en favorisant des systèmes alimentaires locaux, sobres (en énergie et en technologie), adaptés aux enjeux climatiques, indépendants du pétrole et respectueux du vivant.

Qu’est-ce qu’un système alimentaire low-tech (SALT) ?

En s’appuyant sur la définition des low-tech de la note de la Fabrique Écologique (2019), un système alimentaire low-tech (SALT) pourrait se définir ainsi :

Chiffres clés en Loire-Atlantique

1 445 771

habitants en 2020. Selon les projections la population en Loire-Atlantique pourrait atteindre 1 664 000 habitants en 2034 soit une augmentation de 15,2 % par rapport à 2023 (Département de la Loire-Atlantique, 2023).

408 684 ha

de surface agricole utile (SAU), soit près de 64 % de la surface totale du département. En 1955, le département était doté d’une surface agricole utile bien plus importante, puisque celle-ci s’élevait encore à 569 000 ha (78 % du territoire).

4 300m2

par an par habitant, c’est la surface nécessaire pour subvenir aux besoins alimentaire des français sur la base du régime alimentaire le plus courant (ADEME, 2020).

933 649 personnes

C’est le nombre maximal d’habitants humains en Loire-Atlantique qui pourraient être théoriquement nourris par la production locale sur la base du régime alimentaire le plus courant en France.

512 122 personnes

au minimum, sont donc théoriquement nourries grâce aux importations / introductions de produits alimentaires, soit, au minimum, 220 212 ha mobilisés à l’extérieur des limites du département (en bonne partie à l’étranger).

85 % de la surface

mobilisée par son économie agricole (surfaces mobilisées à l’extérieur du territoire comprises) l’est pour l’alimentation animale.

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